Avec Histoires d’art des Petits, la Réunion des musées nationaux – Grand Palais rend l’art accessible aux enfants
Au sein d'Ardian
Avec Histoires d’art des Petits, la Réunion des musées nationaux – Grand Palais rend l’art accessible aux enfants
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29 Novembre 2023
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Fondation Ardian
Temps de lecture : 6 minutes
Mené avec le soutien de la Fondation Ardian, ce programme innovant cible les enfants de deux à sept ans, de la crèche à l’école ou en centre de loisirs, pour les mener à la rencontre de l’art et de toutes ses richesses.
Un concert de hurlements s’élève dans un coin de la salle de classe. Loin d’apaiser le tumulte, l’enseignante encourage sa petite meute à redoubler d’efforts : les enfants travaillent sur le thème du loup, accompagnés par une artiste comédienne qui les guide tout au long d’un atelier d’expression corporelle. Une séance qui fait partie intégrante de la première session d’Histoires d’art des Petits, un projet de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais (Rmn-GP) destiné à faciliter l’accès des enfants à la culture.
Ce programme ambitieux s’inscrit dans les missions de la cellule médiation-éducation de la Rmn-GP, qui consistent notamment à répondre aux besoins des professionnels de la petite enfance, eux aussi engagés en faveurs des droits culturels. Articulé autour de grandes thématiques de l’histoire de l’art – le portrait, le paysage, l’animal, etc. Histoires d’art des Petits s’appuie sur une des 6 mallettes pédagogiques produite par la Rmn-GP : l’Animal dans l’art. Conçues autour de grandes thématiques de l’histoire de l’art comme le portrait, le paysage, l’objet ou l’animal, les mallettes s’articulent autour de multiples activités et développent des formes d’apprentissage innovant pour sensibiliser les enfants à l’art en faisant appel au jeu, au regard et aux émotions.
Comme l’explique Mathilde Delanne, Chargée de projets culturels à la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, « le programme agit autour de la curiosité artistique : qu’est-ce qu’une sculpture ? Qu’est-ce qu’une peinture ? Quelles différences observer entre les périodes, les cultures ? »
Il s’agit, dans la pratique, de mettre l’enfant dans la peau d’un artiste. C’est un projet très ouvert aux arts dans tout ce qu’ils ont à offrir, sous l’aspect physique aussi bien que créatif.
Quatre temps pour de multiples découvertes
Quatre temps pour de multiples découvertes
Pour commencer, à l’aide des jeux et activités issus de la mallette pédagogique, les enfants s’emparent de sujets aussi bien culturels que sociétaux, tels que « les animaux mal-aimés », « les animaux en danger » ou encore « les animaux de la forêt ». Apprentissages culturels, vocabulaire, imaginaire… Cette première étape met en place les bases sur lesquelles s’appuie la suite du processus.
En deuxième temps, une conférencière de la Rmn-GP vient à la rencontre des enfants. Un espace de discussion précieux, encourageant une participation active, et qui a permis lors de cette première session consacrée aux animaux d’aborder des sujets tels que l’environnement, les préjugés, ou la nature. Ce temps a également pour but de préparer la troisième étape, qui fait la part belle à la rencontre avec les objets d’art. Consacrée aux sorties culturelles, ces visites au musée permettent aux enfants de faire connaissance en personne avec les œuvres. Les idées abordées lors des deux premières phases résonnent encore davantage.
Point culminant du programme, l’atelier créatif constitue la dernière étape du parcours. En collaboration avec un ou une artiste, les enfants réaniment les étapes précédentes en créant à leur tour leur propre réalisation. Arts plastiques, danse, musique…Grâce à diverses techniques et outils multisensoriels, les enfants peuvent donner libre cours à leur créativité, leur habileté et leur imaginaire. Les réalisations issues de ce temps de création collaborative font ensuite l’objet d’une exposition commune où chaque groupe redécouvre son parcours et partage celui des autres. C’est une étape cruciale pour les enfants qui favorise également l’implication des familles.
De l’imaginaire à l’égalité des chances, les multiples atouts des pratiques culturelles
De l’imaginaire à l’égalité des chances, les multiples atouts des pratiques culturelles
Selon Mathilde Delanne, le projet Histoires d’art des Petits va bien au-delà d’un apprentissage purement esthétique. « Les enfants, à ces âges-là, expérimentent plus qu'ils ne jouent. Pour eux, tout est expérience. Ces activités représentent donc un développement de la culture, de la curiosité, du vocabulaire et de l’imaginaire tout entier. Elles ont également un réel impact sur leur sensibilité, le développement de leur personnalité. »
De nombreuses études démontrent en effet que la créativité et la pratique artistique sont extrêmement importantes dans les premières années de l'enfance. Elles permettent de développer les comportements prosociaux : des actions autonomes pour le bien des autres – aider, réconforter, partager, etc. Ces comportements agissent également sur le développement cognitif et sur la capacité des enfants à résoudre des problèmes, leur permettant d’être des acteurs positifs du bien vivre ensemble.
À cela s’ajoute une dimension sociale bien réelle, explique Mathilde Delanne :
Travailler dans une structure telle que la nôtre permet de prendre conscience que les inégalités culturelles se transforment en inégalités scolaires, lesquelles entretiennent et creusent des inégalités sociales. En intervenant assez tôt auprès des très jeunes, il s’agit de réduire ces écarts, ces inégalités que l’on peut ainsi espérer voir s’amoindrir avec le temps.
Pour les encadrants également, un accompagnement dédié
Pour les encadrants également, un accompagnement dédié
Histoires d’art des Petits collabore avec des établissements menant leur propre travail autour du bien-être et de l’accompagnement des enfants. Ce partage de compétences et de bonnes pratiques constitue un terreau idéal pour le programme, permettant d’assurer que les enfants profitent au mieux des enseignements fournis. Cette volonté serait impossible sans le soutien des équipes pédagogiques. Un processus de co-construction a donc été mis en place, leur permettant d’être intégré à chaque étape du programme, en incluant également des formations sur l’utilisation de la mallette pédagogique. Le projet crée donc une véritable interface entre les encadrants pédagogiques et les professionnels de la culture.
Ce dialogue très riche entre tous les intervenants nourrit chaque édition du programme, souligne Mathilde Delanne : « Les équipes pédagogiques ont accueilli le projet et sa conception de manière très positive. Nous avons pris la bonne voie, et nous allons continuer ainsi ».
Par ailleurs, ce projet permettra peut-être d'élaborer de nouveaux dispositifs d'accueil des tout-petits au sein des structures culturelles et notamment de la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, à sa réouverture.
Une cible élargie pour des actions toujours plus ambitieuses
Une cible élargie pour des actions toujours plus ambitieuses
Après une première saison couronnée de succès dans Paris intra-muros, la deuxième édition d’Histoires d’art des Petits élargit son public, puisqu’elle aura lieu à Drancy, en Seine-Saint-Denis. À moyen terme, le programme sera également proposé en région, à commencer par Saint-Dizier, en Haute-Marne.
L’avenir s’annonce donc riche de possibilités pour ce projet expérimental. Mathilde Delanne décrit des ambitions concrètes :
Nous avons la chance d’avoir un partenariat historique fondamental avec la Fondation Ardian. Cela fait dix ans que leur accompagnement nous permet vraiment de proposer des projets allant au-delà de ce que nous aurions pu faire seuls.
« Nous mettons nos compétences professionnelles au service des enfants, et nous avons la chance de pouvoir le faire avec des partenaires qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes ambitions ».
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