FOCUS SUR INOVIE - La patience récompensée pour Inovie, qui réalise une très forte croissance

Pourquoi a-t-il fallu autant de temps pour parvenir à un accord sur la manière dont Ardian investirait dans Inovie ? 

Georges Ruiz : Nous savions qu’une transformation majeure s’imposait pour poursuivre notre croissance. La société était détenue par près de 400 biologistes – dont près d’un tiers devait prendre sa retraite. Nous devions donc trouver un moyen de leur restituer la valeur qu’ils avaient créée. Mais nous devions également permettre à des biologistes plus jeunes de devenir actionnaires. Le plan que nous avons convenu avec Ardian a harmonisé les intérêts de chacun : il a permis aux plus âgés de partir à la retraite et aux jeunes biologistes de rester et de créer une nouvelle valeur au cours des quatre à cinq prochaines années. Mais en contrepartie de cette opportunité, ils ont dû accepter un salaire inférieur pour nous aligner sur les normes du secteur. Il n’est pas aisé de convaincre des professionnels de la santé de renoncer du jour au lendemain à plus de la moitié de leur salaire, aussi a-t-il fallu un certain temps pour expliquer la proposition aux intéressés.

Nicolas Darnaud : Avant Ardian, Inovie n’avait jamais connu d’investisseur financier et l’entreprise avait espéré pouvoir lever des fonds pour réaliser cette transformation. Georges savait que c’était impossible, mais après avoir développé l’entreprise en tant que société entièrement détenue par ses biologistes, changer de modèle pour inclure des capitaux externes était une étape délicate à franchir. Pourtant, finalement, 93 % des biologistes ont soutenu la proposition d’Ardian. 

Depuis la conclusion de cette transaction, quels progrès avez-vous réalisés dans le développement de l’entreprise ? 

ND : Notre equity story est déjà écrite – en moins d’un an, nous avons atteint les objectifs que nous avions fixés pour la cinquième année. Le groupe a été réorganisé selon la nouvelle structure d’actionnariat, la nouvelle gouvernance, la révision des salaires et des améliorations opérationnelles. Nous avons réalisé une formidable croissance externe et organique, d’autant plus grâce à l’importante hausse d’activité de dépistage Covid-19. Après seulement neuf mois, nous avions doublé la taille de la société et réalisé une recapitalisation des dividendes qui a généré d’excellents rendements pour nos investisseurs et les actionnaires biologistes.

GR : Nous avons comblé les lacunes de notre couverture en France, notamment à Paris où Ardian a négocié une acquisition majeure directement avec le sponsor financier propriétaire de la société. Au total, nous avons signé neuf acquisitions en moins d’un an, toutes propriétaires. 

Qu’envisagez-vous pour la prochaine étape du développement d’Inovie ? 

GR : La prochaine grande étape sera la digitalisation, qui transformera le parcours du patient. Elle nous permettra d’offrir aux patients un service de meilleure qualité, plus rapide, et de réaliser d’importantes économies grâce à l’automatisation, en particulier dans les phases pré- et post-analytiques du processus. Nous pouvons utiliser le digital pour améliorer la façon dont nous communiquons et interprétons les résultats des patients. En remplaçant le papier par des rapports numériques, les économies seront de 5 à 6 millions d’euros par an rien qu’en frais postaux.

ND : Nous poursuivrons le développement sur le marché de la génomique, de la fertilité et de la santé vétérinaire, qui connaît une très forte croissance, et nous envisageons des acquisitions européennes. Mais Inovie a également des activités porteuses au Moyen-Orient et en Afrique, qui représentent un fort potentiel. À plus long terme, nous pensons que l’industrie du diagnostic évoluera vers la médecine prédictive et combinera différents domaines de diagnostic, comme l’imagerie médicale, avec les laboratoires médicaux.

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