Nous repoussons les limites de l'économie circulaire

Pourquoi avez-vous décidé d’investir dans l’économie circulaire ?

Daniel von der Schulenburg : Nous considérons l’économie circulaire comme une véritable opportunité d’investissement et un sujet majeur de notre stratégie de développement durable. L'EU Waste Framework Directive, qui exige de récupérer plus d’énergie et de matériaux issus des déchets, par l’incinération, l’exploitation et le recyclage, a été l’un des facteurs décisifs. Dans ce secteur à forte densité d’actifs, soutenu par des politiques et des réglementations où de nombreux programmes de subventions se développent, les opérateurs ont une grande visibilité sur leurs revenus grâce aux contrats à long terme indexés sur l’inflation et assortis d’engagements de volume. Cela procure à la fois une bonne résilience et des opportunités de création de valeur. C’est exactement le type d’infrastructure que nous recherchons

Federica Vasquez : L’économie circulaire constitue un élément important de notre stratégie globale de décarbonation et d’énergie propre. Elle s’inscrit naturellement dans de nombreux secteurs que nous étudions, notamment les projets d’énergie renouvelable, l’hydrogène, l’efficacité énergétique, le stockage des batteries, etc. Et Attero, qui est notre premier investissement dans l’économie circulaire, fait partie des acteurs les plus en pointe en Europe. 

Qu’est-ce qui distingue Attero des autres entreprises de l’économie circulaire ?

DvdS : Il s’agit d’un modèle pour l’économie circulaire. Attero est le leader incontesté de la gestion des déchets et de l’économie circulaire aux Pays-Bas, animé par une excellente équipe de direction et détenant la plus importante part de marché dans la valorisation énergétique des déchets, le traitement des biodéchets, la séparation post-collecte des plastiques et le traitement des déchets minéraux. La société se présente comme un guichet unique pour ses clients, quels que soient les déchets non dangereux qu’ils produisent.

FV : Il existe peu d’entreprises comme celle-ci, fondée sur un modèle entièrement circulaire. Attero collecte les déchets organiques et ménagers, les trie en différentes catégories, les traite pour générer de l’énergie et produire de nouvelles matières premières qui sont réinjectées dans l’économie. Elle possède deux des quatre plus grandes usines européennes de valorisation énergétique des déchets, produisant de la vapeur, de la chaleur et de l’électricité grâce à l’incinération. Elle convertit les biodéchets en biogaz, en biométhane et en compost. Les plastiques sont triés et transformés en granulés, utilisés pour fabriquer des produits en plastique recyclé. Les débris et la terre contaminée sont recyclés en matériaux de construction et sols réutilisables.

Quelles opportunités de croissance ciblez-vous ?

FV : Surtout la production de biométhane, car Attero traite plus d’un million de tonnes de déchets organiques par an, dont une partie infime sert à produire du biométhane. Les Pays-Bas prévoient d’augmenter la part de biométhane injecté dans leur réseau gazier, de 0,2 milliard de m3 depuis 2022 à 1,1 Md m3 d’ici 2030 pour des raisons environnementales et de sécurité énergétique. Les prix du gaz et de l’électricité resteront structurellement plus élevés qu’autrefois, en raison du remplacement du gaz russe par des importations de GNL. Attero et d’autres producteurs de biométhane devraient bénéficier de la hausse des prix du gaz et de la demande de gaz renouvelable, et de la suppression du charbon aux Pays-Bas d’ici 2030. De quoi multiplier par dix la production de biométhane d’ici à 2030. De plus, la demande de recyclage du plastique augmente en raison des mesures fixées par l’UE et les Pays-Bas visant à introduire de plus en plus de matière recyclée. Une demande qui devrait soutenir les prix.

DvdS : Nous soutenons avec nos partenaires le plan de croissance très intéressant d’Attero, qui est fondé sur la séquestration et le stockage du carbone dans l’incinérateur de déchets d’Attero à Moerdijk. Cette usine émet actuellement plus de 600 kilotonnes de CO2 fossile par an. Nous prévoyons, avec le gouvernement néerlandais, de financer un plan de transformation qui fera de Moerdijk le plus grand producteur national d’énergie neutre en carbone, fournissant à la fois de la chaleur et de l’électricité 24 h/24 et 7 j/7.

Quand pourrez-vous capturer et stocker le CO2 ?

FV : L’usine sera opérationnelle en 2029. Une fois que Moerdijk sera avancé, Attero s’attaquera à un site plus petit à Wijster. En ajoutant la séquestration et le stockage du carbone, les sites d’Attero seront beaucoup plus compétitifs et donneront au public une bien meilleure image des incinérateurs.