Notre bureau d'Abu Dhabi est une passerelle entre les activités d'Ardian aux USA et dans l'UE.

Depuis combien de temps menez-vous les efforts d'Ardian au Moyen-Orient ?

François-Aïssa Touazi : J'ai rejoint Ardian en 2008 et à l'époque, nous gérions environ 200 millions de dollars pour le compte des clients du Moyen-Orient. Aujourd'hui, ce chiffre avoisine 20 milliards de dollars d'actifs, détenus par près de 65 clients dans la région et nous avons noué des liens solides avec les fonds souverains, les organismes gouvernementaux et les institutions les plus importants et sophistiqués.

Sur le plan industriel, notre programme de co-investissement offre à nos principaux partenaires une exposition directe aux entreprises européennes et américaines. Un grand nombre de nos entreprises en portefeuille chercheront aussi à étendre leurs activités dans la région et à bénéficier des opportunités offertes localement par des programmes de diversification.

Nous sommes très fiers d'avoir des relations aussi pérennes.

Pourquoi avoir choisi Abou Dabi pour y installer le premier bureau d'Ardian au Moyen-Orient ?

FT : Nos premiers clients du Golfe étaient à Abou Dabi. Et, il existe une concentration d'institutions financières de grande qualité dans les Émirats arabes unis et en particulier dans cette ville. Le partenariat que nous avons noué avec Abu Dhabi Investment Authority (ADIA) fait désormais référence dans l’ensemble de notre secteur.

Ardian entretient également des relations de longue date avec des institutions poursuivant différents objectifs, comme avec l'Emirates Investment Authority (EIA), qui recherchent le meilleur retour sur investissement, ou d’autres qui, à l’instar de Mubadala, souhaitent jouer un rôle actif dans la transformation de leur pays, notamment industrielle.

En investissant à l'étranger et en étant alignées sur la vision des dirigeants des Émirats arabes unis, ces institutions remodèlent l'économie et la préparent à une nouvelle ère.

Notre bureau dans le centre financier Abu Dhabi Global Market, sur l’île d’Al Maryah, est la traduction naturelle de décennies de confiance partagée entre Ardian et ses partenaires locaux.

Faut-il comprendre qu’Ardian compte investir au Moyen-Orient en même temps qu’y lever des fonds ?

FT : Absolument. La COP 28 aura lieu cette année à Dubaï tandis que tous les yeux sont braqués sur la transition énergétique du Moyen-Orient. Nous voulons jouer un rôle majeur à cet égard et à travers Hy24, nous sommes prêts à gérer le plus grand fonds d'infrastructure sur l’hydrogène au monde.

Nous sommes convaincus que, grâce à lui, nous sommes le partenaire tout désigné pour les institutions du Moyen-Orient désireuses d’investir dans l'hydrogène vert. Nous savons que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis veulent être moteurs sur la question et nous nous attelons déjà à plusieurs projets. Parallèlement, nous constatons que beaucoup d'entreprises de notre portefeuille en Europe sont très intéressées à l'idée d'investir dans des pays de la zone Afrique du Nord-Moyen-Orient.

Les pouvoirs publics du Moyen-Orient sont très désireux de transformer leur économie et les opportunités sont nombreuses dans des secteurs comme la santé, la technologie, les loisirs, le tourisme ou encore la logistique.

Combien de personnes travailleront au départ dans le bureau d'Abou Dabi ?

FT : Nous avons déjà constitué une équipe de 10 personnes.

Parmi elles, il y aura des professionnels de l'investissement issus de notre équipe Secondaries & Primaries et des membres de notre équipe Relations Investisseurs, afin de pouvoir nouer des relations plus étroites avec un plus grand nombre de clients du Moyen-Orient et leur assurer un haut niveau de service.

En outre, nous prévoyons d'avoir des spécialistes de l'investissement basés à Abou Dabi, notamment au sein de l'équipe du fonds pour l'hydrogène propre.

Comment décririez-vous les attentes de vos clients au Moyen-Orient ?

FT : Ce sont des investisseurs sophistiqués qui recherchent la performance, bien sûr, mais qui aspirent également à nouer des partenariats de long terme et sont très attachés à l’interaction personnelle.

Le développement d’une présence locale importante permettra à ces partenariats de se renforcer et d’être plus productifs tout en nous faisant connaître davantage auprès d’autres acteurs institutionnels comme les banques privées. Ces investisseurs incitent à de nouveaux types d’investissements et nous pensons qu’Ardian détient les solutions et l’expertise pour répondre à leurs besoins.